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Tour de marques : dans les coulisses de la marque de vélo française Robert Bikes !

04/09/2023
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Tour de marques : dans les coulisses de la marque de vélo française Robert Bikes !

Et si vous entriez dans les coulisses des marques françaises du monde du cycle ? C'est ce que nous vous proposons aujourd'hui, dans notre tout nouveau format intitulé "Tour de marques" ! Le principe ? Aller à la rencontre de ces marques françaises de vélo qui oeuvrent afin d'offrir le meilleur du cycle aux aficionados de la Petite Reine. Pour cette toute première interview, on vous propose de (re)découvrir Robert Bikes, la marque qui prouve que l'on peut vivre en ville sans voiture et avec un vélo Made In France !

Bonjour Yan, avant toute chose, pourrais-tu te présenter ?

“Bonjour ! Je suis Yan Beaudoing, j'ai 38 ans, je vis à Metz et j'ai un petit garçon qui a quatre ans et demi qui s'appelle Isaac. Je suis ingénieur de formation et j'ai fondé Robert Bikes en avril 2021.”

Peux-tu me dire pourquoi tu t’es lancé dans l’industrie du vélo ?  

“J'ai travaillé dans l'industrie pendant pas mal de temps, dans le plaquage par explosion. Puis j'ai travaillé dans l'automobile et enfin dans la logistique, mais cette fois-ci dans la grande distribution. Alors pourquoi finalement l'industrie du vélo ? Déjà car l'industrie est ma formation initiale mais surtout car c'est lié à une réflexion : « on est dans un beau pays, on forme des ingénieurs, on forme des techniciens et pour autant, on a arrêté de produire des choses en France.». On en produit encore un peu certes, mais beaucoup moins que ce l’on consomme. L'idée, c'était donc de relancer une forme d'industrie sur le territoire ou en tout cas de contribuer à l'appareil productif. Et le vélo, pour moi, c'est une réponse assez complète à cela. On peut le fabriquer sur le territoire, en tout cas en partie. Et en plus, on fabrique un produit qui va permettre d'adapter nos besoins en transport et en mobilité à un enjeu environnemental qui nous dépasse.”

"On peut essayer d'être contributeur du changement."

En quelques mots, peux-tu nous parler de Robert Bikes et de son histoire ?

“J'ai eu un déclic quand mon fils est arrivé. À sa naissance, j’ai commencé à regarder un peu les choses différemment, en me rendant compte que l’on était en train de laisser un monde un peu particulier à nos enfants, pour ne pas être trop pessimiste, même si je pense qu'on a de quoi l’être un peu. Robert Bikes c’est donc pour moi, mais aussi pour lui. J'ai envie de pouvoir dire : « je vais montrer qu'on peut essayer d'agir, qu’on peut essayer d'être contributeur du changement.». Et dans quelques années, j’aimerais pouvoir dire à mon fils : « tu vois, je ne peux pas sauver le monde, mais à mon niveau, dans ma zone d'influence, j'ai essayé de faire quelque chose qui allait changer les choses. Ça ne dépend pas que de moi, mais en tout cas, j’en ai été acteur. ».  Et puis finalement, le vélo c'est un truc que j'aime. C'est un moyen de déplacement que j'aime. Je trouve que dans sa simplicité, son élégance, ça donne une approche légère des choses. Ça nous offre un retour aux sources. Ayant toujours aimé le vélo, j’ai donc toujours su que je ferais des vélos. Alors quand j'ai compris ce qui se passait d'un point de vue environnemental, d’un point de vue sociétal, d’un point de vue production, je me suis dit : « tiens, peut être que c'est le moment. Il faut y aller ».” 

"Ce qui m'intéressait, c'était de fabriquer."

Produire du Made in France, c’était une évidence pour toi ?

“Oui, clairement. C'était une condition nécessaire au développement de Robert Bikes. Si j'avais voulu faire un peu comme tout le monde, j'aurais acheté des cadres et des fourches en Asie qui m'auraient coûté cinq à huit fois moins cher que ce que ça me coûte aujourd'hui. J'aurais acheté à Taïwan, avec des produits qui m'auraient coûté moins cher et qui m’auraient permis de faire du marketing. J'aurais alors bien margé et ça marchait. Mais en fait, ce n'est pas ça qui m'intéressait. Moi, ce qui m'intéressait, c'était de fabriquer. C'était de construire quelque chose ici. Et donc, si demain on me dit : « Yan, ton business model il ne fonctionne pas parce qu’avec tes vélos tu ne gagnes pas assez d'argent, tu ne les vends pas assez chers » eh bien j'arrêterai. Parce qu'en fait, la question n'est pas de faire un business model qui m'enrichit et qui continue le cycle dans lequel on vit, mais c'est faire un vélo en France avec des forces vives en France, en proposant des débouchées professionnelles pour des jeunes qui vont arriver sur le marché du travail. Mais l'enjeu est quand même de vivre de ce travail évidemment !"




Et aujourd'hui, tes matériaux, tes ressources, tu les sources où, justement ?

Tout ce qui est cadre et fourche est sourcé en France. Là par exemple, je suis à l'usine de Folschviller, à côté de Metz où on fabrique les cadres. Nos roues, des Mach 1, sont aussi françaises. Après, il y a des composants qui sont, il faut le dire, faits ailleurs. Les freins, ce sont des freins allemands, mais qui sont fabriqués en Chine pour l'instant. La béquille, c'est italien, vraiment fabriquée en Italie. Il y a pas mal de composants qu'on arrive à sourcer au moins en Europe. Je ne dis pas que j’ai un vélo 100 % français parce qu'aujourd'hui je ne suis pas capable de le faire de toute façon. Par contre, j'ai décidé de faire ce qui était dans mes cordes, comme je le disais tout à l'heure, ce qui était à proximité de moi et que j'étais capable de mobiliser. Je l'ai fait et je ne déroge pas à ça.” 

 "On revendique la sobriété, la simplicité et l'efficacité."

Qu'est-ce qui fait selon toi la singularité de Robert Bikes ?

“Je pense qu'on a une philosophie à part qui revendique un vélo en acier fait avec une certaine souplesse et surtout une belle durabilité. Et ça, c'est déjà plutôt différenciant. Après, notre différence se fait aussi dans notre style. Notre vélo ressemble à un vélo. Il ne ressemble pas à des gros tanks qu'on voit un peu partout. Chez Robert Bikes, on revendique la sobriété, on revendique la simplicité et l'efficacité. Qu'est ce qui nous différencie encore ? C'est un vélo simple qui est capable de transporter 100 kilos sur le porte-bagages. Et ça, on n'est pas beaucoup à pouvoir le faire ! La philosophie est importante, l'éthique aussi. Et à l’heure où des entreprises qui ont fait le choix de la technologie font faillite, je me dis faisons simple, faisons solide, faisons durable et essayons de faire le plus proche de chez nous. Plus c'est simple et plus ça va durer dans le temps.”

Quel est votre produit iconique ?

“Chez Robert ? Pour l'instant, c'est notre Bob, notre long tail. Mais on est en train de développer d'autres vélos sur la base du long tail déjà, qui permettront d'avoir différentes motorisations ou pas de motorisation du tout ! Et vu qu'on est encore petit et qu'on n'a pas beaucoup de ressources, on n'est pas capable de sortir cinq modèles en un an.”

Finalement, quelle est ton approche en termes de durabilité et d'impact environnemental dans la fabrication de tes vélos ?

“Déjà, il faut être pragmatique. C'est-à-dire que je n'ai pas envie de mentir : mon vélo n'est pas 100 % français. Mais là où j'ai envie d'œuvrer, c'est qu'à chaque fois que je pense à un nouveau développement ou que je réfléchis à une solution, un produit, je me pose toujours la question de l'impact. Je ne veux pas d'obsolescence programmée. Donc je vais à chaque fois chercher des solutions qui vont m'éviter d'avoir de l'obsolescence programmée. 

Un exemple, il y a plein de personnes qui me disent : « il faudrait que tu fasses ça comme accessoire, ou encore ça. ». Il y en a qui me disent aussi : « pourquoi tu ne mets pas une tente à l'arrière de ton vélo pour protéger les enfants de la pluie ? ». Je leur réponds donc : « pourquoi est-ce que tu veux une tente ? Si tu veux, je t'achète des beaux Kawaï, je les floque avec le logo de Robert Bikes. Parce que dans tous les cas, quand ils vont arriver à l'école, ils seront quand même trempés s'il pleut. ». Et ça, à mon sens, c'est contre intuitif en termes de business. Ce n’est pas répondre à un besoin nécessaire. Je ne veux pas faire un produit que les personnes utiliseront une fois et qui finira ses jours dans la cave ou dans le garage. Mon approche est donc là : se poser à chaque fois la question de « Pourquoi faire ? » et « Quel est l'impact de ce qu'on va faire ? ». Alors oui, c'est un peu sortir aussi du carcan classique du business où on accroche les clients avec un truc dont ils ne peuvent soi-disant plus se passer après. Mais c’est justement ça qui nous a amené dans le monde dans lequel on vit, où on est suréquipés, où l’on détruit l'environnement, où l’on détruit les personnes qui les fabrique etc. Il faut donc que l'on réfléchisse à ça.”

"L'avenir du vélo va être hyper   dépendant du développement de nos villes et de nos campagnes."

Et selon toi, à quoi ressemblera l’avenir du vélo en France ?

“Je pense que l'avenir du vélo va être hyper dépendant du développement de nos villes et de nos campagnes. Déjà, ce n'est pas quelque chose qui va se faire tout seul. Ça doit se faire ensemble. Il faut donc réfléchir à une vraie planification de nos territoires. Aussi, pour moi, il peut y avoir un mix d'usages entre la voiture, le camion, le vélo, le train, etc. Il faut surtout essayer d'avoir le bon outil de transport au bon endroit et pour le bon usage. Le vélo, je pense qu'il va être sous plein de formes différentes pour répondre à des usages très spécifiques. Il y aura certainement, à un moment, un peu de greenwashing, où des gens vont vouloir mettre des vélos partout pour dire « on fait du vélo ». Mais je pense que ça ne va pas forcément dévaloriser le vélo, c'est juste que ça va être un peu too much. Et au final, les gens vont naturellement aller vers les solutions qui correspondent à leurs besoins et vers leur usage préféré et de prédilection. Je pense qu'il y aura plus de vélos, du moins plus de vélos en service, et si c'est bien fait, qui vont bien se connecter avec les moyens de transport en commun. Il y aura peut-être un peu plus de vélos partagés aussi, mais de manière plus organisée que ce que l’on voit actuellement dans les rues avec les trottinettes qui traînent partout."

Du coup, tu vois le vélo davantage comme un complément aux moyens de transport existants ?

“En fait, je pense que ça ne peut pas être un complément. C'est peut-être un voeux pieux ou idéaliste, mais on ne se met pas au vélo en se disant que l’on rajoute ça pour compléter sa panoplie. Ça, non. Je pense que c'est pas dans ce sens là qu'on doit aller. On doit aller dans le sens de : si j’ai déjà une voiture mais que finalement elle ne me sert que pour faire 5 000 kilomètres par an alors je n'en ai pas besoin. Donc je la retire et je mets un vélo à la place. Le vélo, ce n'est pas complémentaire, ça va être une substitution à la voiture dans certains cas.”

Pour finir, si tu devais résumer le vélo en un mot ? 

"Notre baseline, c'est « Français, robuste, évident ». Donc « évident », carrément.” 

Tour de marques : dans les coulisses de la marque de vélo française Robert Bikes !

Et si vous entriez dans les coulisses des marques françaises du monde du cycle ? C'est ce que nous vous proposons aujourd'hui, dans notre tout nouveau format intitulé "Tour de marques" ! Le principe ? Aller à la rencontre de ces marques françaises de vélo qui oeuvrent afin d'offrir le meilleur du cycle aux aficionados de la Petite Reine. Pour cette toute première interview, on vous propose de (re)découvrir Robert Bikes, la marque qui prouve que l'on peut vivre en ville sans voiture et avec un vélo Made In France !

Bonjour Yan, avant toute chose, pourrais-tu te présenter ?

“Bonjour ! Je suis Yan Beaudoing, j'ai 38 ans, je vis à Metz et j'ai un petit garçon qui a quatre ans et demi qui s'appelle Isaac. Je suis ingénieur de formation et j'ai fondé Robert Bikes en avril 2021.”

Peux-tu me dire pourquoi tu t’es lancé dans l’industrie du vélo ?  

“J'ai travaillé dans l'industrie pendant pas mal de temps, dans le plaquage par explosion. Puis j'ai travaillé dans l'automobile et enfin dans la logistique, mais cette fois-ci dans la grande distribution. Alors pourquoi finalement l'industrie du vélo ? Déjà car l'industrie est ma formation initiale mais surtout car c'est lié à une réflexion : « on est dans un beau pays, on forme des ingénieurs, on forme des techniciens et pour autant, on a arrêté de produire des choses en France.». On en produit encore un peu certes, mais beaucoup moins que ce l’on consomme. L'idée, c'était donc de relancer une forme d'industrie sur le territoire ou en tout cas de contribuer à l'appareil productif. Et le vélo, pour moi, c'est une réponse assez complète à cela. On peut le fabriquer sur le territoire, en tout cas en partie. Et en plus, on fabrique un produit qui va permettre d'adapter nos besoins en transport et en mobilité à un enjeu environnemental qui nous dépasse.”

"On peut essayer d'être contributeur du changement."

En quelques mots, peux-tu nous parler de Robert Bikes et de son histoire ?

“J'ai eu un déclic quand mon fils est arrivé. À sa naissance, j’ai commencé à regarder un peu les choses différemment, en me rendant compte que l’on était en train de laisser un monde un peu particulier à nos enfants, pour ne pas être trop pessimiste, même si je pense qu'on a de quoi l’être un peu. Robert Bikes c’est donc pour moi, mais aussi pour lui. J'ai envie de pouvoir dire : « je vais montrer qu'on peut essayer d'agir, qu’on peut essayer d'être contributeur du changement.». Et dans quelques années, j’aimerais pouvoir dire à mon fils : « tu vois, je ne peux pas sauver le monde, mais à mon niveau, dans ma zone d'influence, j'ai essayé de faire quelque chose qui allait changer les choses. Ça ne dépend pas que de moi, mais en tout cas, j’en ai été acteur. ».  Et puis finalement, le vélo c'est un truc que j'aime. C'est un moyen de déplacement que j'aime. Je trouve que dans sa simplicité, son élégance, ça donne une approche légère des choses. Ça nous offre un retour aux sources. Ayant toujours aimé le vélo, j’ai donc toujours su que je ferais des vélos. Alors quand j'ai compris ce qui se passait d'un point de vue environnemental, d’un point de vue sociétal, d’un point de vue production, je me suis dit : « tiens, peut être que c'est le moment. Il faut y aller ».” 

"Ce qui m'intéressait, c'était de fabriquer."

Produire du Made in France, c’était une évidence pour toi ?

“Oui, clairement. C'était une condition nécessaire au développement de Robert Bikes. Si j'avais voulu faire un peu comme tout le monde, j'aurais acheté des cadres et des fourches en Asie qui m'auraient coûté cinq à huit fois moins cher que ce que ça me coûte aujourd'hui. J'aurais acheté à Taïwan, avec des produits qui m'auraient coûté moins cher et qui m’auraient permis de faire du marketing. J'aurais alors bien margé et ça marchait. Mais en fait, ce n'est pas ça qui m'intéressait. Moi, ce qui m'intéressait, c'était de fabriquer. C'était de construire quelque chose ici. Et donc, si demain on me dit : « Yan, ton business model il ne fonctionne pas parce qu’avec tes vélos tu ne gagnes pas assez d'argent, tu ne les vends pas assez chers » eh bien j'arrêterai. Parce qu'en fait, la question n'est pas de faire un business model qui m'enrichit et qui continue le cycle dans lequel on vit, mais c'est faire un vélo en France avec des forces vives en France, en proposant des débouchées professionnelles pour des jeunes qui vont arriver sur le marché du travail. Mais l'enjeu est quand même de vivre de ce travail évidemment !"




Et aujourd'hui, tes matériaux, tes ressources, tu les sources où, justement ?

Tout ce qui est cadre et fourche est sourcé en France. Là par exemple, je suis à l'usine de Folschviller, à côté de Metz où on fabrique les cadres. Nos roues, des Mach 1, sont aussi françaises. Après, il y a des composants qui sont, il faut le dire, faits ailleurs. Les freins, ce sont des freins allemands, mais qui sont fabriqués en Chine pour l'instant. La béquille, c'est italien, vraiment fabriquée en Italie. Il y a pas mal de composants qu'on arrive à sourcer au moins en Europe. Je ne dis pas que j’ai un vélo 100 % français parce qu'aujourd'hui je ne suis pas capable de le faire de toute façon. Par contre, j'ai décidé de faire ce qui était dans mes cordes, comme je le disais tout à l'heure, ce qui était à proximité de moi et que j'étais capable de mobiliser. Je l'ai fait et je ne déroge pas à ça.” 

 "On revendique la sobriété, la simplicité et l'efficacité."

Qu'est-ce qui fait selon toi la singularité de Robert Bikes ?

“Je pense qu'on a une philosophie à part qui revendique un vélo en acier fait avec une certaine souplesse et surtout une belle durabilité. Et ça, c'est déjà plutôt différenciant. Après, notre différence se fait aussi dans notre style. Notre vélo ressemble à un vélo. Il ne ressemble pas à des gros tanks qu'on voit un peu partout. Chez Robert Bikes, on revendique la sobriété, on revendique la simplicité et l'efficacité. Qu'est ce qui nous différencie encore ? C'est un vélo simple qui est capable de transporter 100 kilos sur le porte-bagages. Et ça, on n'est pas beaucoup à pouvoir le faire ! La philosophie est importante, l'éthique aussi. Et à l’heure où des entreprises qui ont fait le choix de la technologie font faillite, je me dis faisons simple, faisons solide, faisons durable et essayons de faire le plus proche de chez nous. Plus c'est simple et plus ça va durer dans le temps.”

Quel est votre produit iconique ?

“Chez Robert ? Pour l'instant, c'est notre Bob, notre long tail. Mais on est en train de développer d'autres vélos sur la base du long tail déjà, qui permettront d'avoir différentes motorisations ou pas de motorisation du tout ! Et vu qu'on est encore petit et qu'on n'a pas beaucoup de ressources, on n'est pas capable de sortir cinq modèles en un an.”

Finalement, quelle est ton approche en termes de durabilité et d'impact environnemental dans la fabrication de tes vélos ?

“Déjà, il faut être pragmatique. C'est-à-dire que je n'ai pas envie de mentir : mon vélo n'est pas 100 % français. Mais là où j'ai envie d'œuvrer, c'est qu'à chaque fois que je pense à un nouveau développement ou que je réfléchis à une solution, un produit, je me pose toujours la question de l'impact. Je ne veux pas d'obsolescence programmée. Donc je vais à chaque fois chercher des solutions qui vont m'éviter d'avoir de l'obsolescence programmée. 

Un exemple, il y a plein de personnes qui me disent : « il faudrait que tu fasses ça comme accessoire, ou encore ça. ». Il y en a qui me disent aussi : « pourquoi tu ne mets pas une tente à l'arrière de ton vélo pour protéger les enfants de la pluie ? ». Je leur réponds donc : « pourquoi est-ce que tu veux une tente ? Si tu veux, je t'achète des beaux Kawaï, je les floque avec le logo de Robert Bikes. Parce que dans tous les cas, quand ils vont arriver à l'école, ils seront quand même trempés s'il pleut. ». Et ça, à mon sens, c'est contre intuitif en termes de business. Ce n’est pas répondre à un besoin nécessaire. Je ne veux pas faire un produit que les personnes utiliseront une fois et qui finira ses jours dans la cave ou dans le garage. Mon approche est donc là : se poser à chaque fois la question de « Pourquoi faire ? » et « Quel est l'impact de ce qu'on va faire ? ». Alors oui, c'est un peu sortir aussi du carcan classique du business où on accroche les clients avec un truc dont ils ne peuvent soi-disant plus se passer après. Mais c’est justement ça qui nous a amené dans le monde dans lequel on vit, où on est suréquipés, où l’on détruit l'environnement, où l’on détruit les personnes qui les fabrique etc. Il faut donc que l'on réfléchisse à ça.”

"L'avenir du vélo va être hyper   dépendant du développement de nos villes et de nos campagnes."

Et selon toi, à quoi ressemblera l’avenir du vélo en France ?

“Je pense que l'avenir du vélo va être hyper dépendant du développement de nos villes et de nos campagnes. Déjà, ce n'est pas quelque chose qui va se faire tout seul. Ça doit se faire ensemble. Il faut donc réfléchir à une vraie planification de nos territoires. Aussi, pour moi, il peut y avoir un mix d'usages entre la voiture, le camion, le vélo, le train, etc. Il faut surtout essayer d'avoir le bon outil de transport au bon endroit et pour le bon usage. Le vélo, je pense qu'il va être sous plein de formes différentes pour répondre à des usages très spécifiques. Il y aura certainement, à un moment, un peu de greenwashing, où des gens vont vouloir mettre des vélos partout pour dire « on fait du vélo ». Mais je pense que ça ne va pas forcément dévaloriser le vélo, c'est juste que ça va être un peu too much. Et au final, les gens vont naturellement aller vers les solutions qui correspondent à leurs besoins et vers leur usage préféré et de prédilection. Je pense qu'il y aura plus de vélos, du moins plus de vélos en service, et si c'est bien fait, qui vont bien se connecter avec les moyens de transport en commun. Il y aura peut-être un peu plus de vélos partagés aussi, mais de manière plus organisée que ce que l’on voit actuellement dans les rues avec les trottinettes qui traînent partout."

Du coup, tu vois le vélo davantage comme un complément aux moyens de transport existants ?

“En fait, je pense que ça ne peut pas être un complément. C'est peut-être un voeux pieux ou idéaliste, mais on ne se met pas au vélo en se disant que l’on rajoute ça pour compléter sa panoplie. Ça, non. Je pense que c'est pas dans ce sens là qu'on doit aller. On doit aller dans le sens de : si j’ai déjà une voiture mais que finalement elle ne me sert que pour faire 5 000 kilomètres par an alors je n'en ai pas besoin. Donc je la retire et je mets un vélo à la place. Le vélo, ce n'est pas complémentaire, ça va être une substitution à la voiture dans certains cas.”

Pour finir, si tu devais résumer le vélo en un mot ? 

"Notre baseline, c'est « Français, robuste, évident ». Donc « évident », carrément.” 

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